J’entends beaucoup dire que les Marchés Publics sont truqués. Par conséquent, inutile de s’y intéresser et d’y passer du temps si, pour en décrocher un, il faut connaitre Pierre ou Jacques. Est ce que c’est la seule raison qui explique que trop peu d’entreprises s’intéressent aux Marchés Publics ?
Quand on regarde les chiffres 2018 de la commande publique, les marchés publics représentent 101 Milliards € ! Est il vraiment concevable que tout cet argent soit attribué à des connaissances des uns et des autres ? Personnellement je n’y crois pas. Alors oui, il y a des affaires qui éclatent dans la presse et qui entretiennent cette vision d’un milieu corrompu et ça existe. MAIS, et c’est un grosssss MAIS, il y a aussi beaucoup de personnes qui font bien leurs jobs et appliquent les règles de la commande publique sans interférence d’un dirigeant ou d’un opérationnel peu scrupuleux.
Il est certain que les entreprises qui pratiquent déjà la mécanique des marchés publics ont un sacré avantage sur les entreprises qui veulent s’y mettre. La matière n’est pas intuitive mais je ne t’apprends rien. Il serait bien plus rentable de voir s’il y a une méthode pour remporter un marché public, apprendre le minimum syndical nécessaire et être garanti de gagner.
Allez, on se lance dans l’exercice !
Quel plan d’action je mets en place…
Etape 1 : Sélectionner la ou les victimes.
Je ne connais personne dans le milieu (ça fait très mafieux cette phrase ), j’ai donc besoin de savoir comment créer du lien avec une personne ressource chez un acheteur public lambda.
Tant qu’à faire, il faudrait que je frappe juste et que je choisisse un acheteur qui a des besoins récurrents correspondant à mon savoir faire. Il faut donc que je trouve un moyen de savoir ce que ma future victime achète afin de bien la sélectionner et donc de l’intéresser.
Pour cela, il y a une arme secrète… qui ne le sera donc plus dans une poignée de seconde 🙂
🔥 La publication des données essentielles🔥
J’aimerai vraiment voir ta tête en ce moment ! 😂 Bon, ce n’est pas le texte le plus glamour qu’il soit comme nom d’arme fatale mais c’est très très efficace….Je m’explique.
La réglementation impose aux acheteurs publics de rendre accessible sur leurs profils acheteurs, sous un format exploitable et facilement réutilisable, les données essentielles des marchés publics conclus. C’est déjà un peu plus clair.
Et on dit souvent, « dis moi ce que tu achètes je te dirais qui tu es » voire pour les meilleurs commerciaux, « donne moi ta montre je te donnerais l’heure » !
Quelles informations sont ainsi disponibles gratuitement pour mettre en place une stratégie ?
Pour l’essentiel, tu auras accès aux données suivantes :
- Nom du marché
- code CPV (on y reviendra)
- lieu d’exécution
- durée du marché
- montant attribué
- forme de prix (Forfait ou prix unitaire)
- Nom de l’attributaire
Quel intérêt pour toi ?
- Découvrir de nouvelles opportunités.
- Apprendre qu’un acheteur public a un besoin correspondant à ton savoir faire,
- Déterminer la date de fin des marchés (pour les marchés récurrents) et se créer les bonnes alertes,
- Définir un sujet de discussion lors de ton approche stratégique.
Comment récupérer ces informations, concrètement ?
Je vais prendre en exemple la plateforme de profil acheteur Aws Achat pour t’expliquer pas à pas la marche à suivre, sachant que la démarche est similaire sur les autres profils acheteurs.
- Tu es sur la partie du portail qui ne nécessite aucune inscription préalable pour l’instant et il te faut cliquer sur l’onglet recherche avancée : Annonces/rechercher
- Là, tu coches données essentielles et sélectionne la Région ou le Département qui t’intéresse.
- Je te conseille de ne pas indiquer de mot clé pour l’instant.
- Clique sur le texte encadré indiquant « télécharger les données des consultations », le téléchargement s’effectue et là, HORREUR MALHEUR ! tu télécharges un fichier sous format json non lisible !
Tu te souviens ?? un « format exploitable et facilement réutilisable » ???? 😂
Et bien, avec un outil gratuit disponible en ligne et donc ne nécessitant aucun téléchargement de ta part, ce fichier peut, en quelques clics, se transformer en fichier excel. Tu trouveras cet outil ici : aconvert/json-to-xls
Sur d’autres plateformes, les données peuvent être téléchargeables en format XML. Ce sont, en effet, les 2 formats autorisés par la réglementation. Dans ce cas là, c’est cet outil que tu pourras utiliser : onlineconvertfree.com/xml-to-xls
Etape 2 : Trouver le marché qui te correspond
Tout de suite après cette 1ere étape, tu dois mettre cette recherche en perspective avec les consultations en cours de ta cible.
L’objectif est de vérifier que ta structure est bien à même de répondre aux marchés lancés.
Tu es déjà sur le « Profil Acheteur » (Plateforme de dématérialisation) de ta cible puisque l’acheteur public publie les données essentielles de ses marchés et ses appel d’offres sur le même support. Par conséquent, il te faut accéder désormais à ses consultations en cours.
Pour cela, je reste sur mon exemple AWS,
-
-
-
-
- Il faut cliquer sur accès fournisseurs et s’inscrire avec ton adresse mail.
- Tu recevras ensuite un Email dans ta messagerie (vérifier biens dans les spams) et c’est parti, tu n’as plus qu’à te laisser guider.
- Tu pourras consulter les marchés en cours de ta cible mais également tous les marchés des acheteurs publics inscrits sur cette plateforme.
- Tu pourras également créer des alertes gratuitement avec des mots clés tels que la zone géographique qui t’intéresse, ta compétence. Pour connaitre la marche à suivre, je t’ai préparé un petit tuto en vidéo 😀
-
-
-
Ne sois pas trop restrictif au début car si tu cibles trop précis avec un terme non utilisé, tu ne recevras pas d’alerte.
Mon conseil : Au départ tu ne filtres que par la zone géographique. Tu recevras « du déchet » mais cela te permettra de voir quels ont les mots clés utilisés pour ta profession et tu pourras ajuster tes paramètres d’alerte par la suite.
Une fois que tu as sélectionné une ou plusieurs consultations intéressantes, tu peux visualiser l’avis de publicité, télécharger le RC (Règlement de consultation) ou le dossier complet en cliquant sur DCE (Dossier consultation entreprise)
Il te faut vérifier certains points et les checker pour savoir si tu te positionnes…ou non :
- Le marché en cours correspondant il à mon expertise ? ➡️ A vérifier dans la publicité et surtout dans le CCTP ✔️❌
- Vu la date limite de réception des offres, ai je encore un temps raisonnable pour répondre ? ✔️❌
- Les conditions de participation (CA minimal requis, moyens humains et matériels) me permettent elles de candidater seul ? ✔️❌
- etc
Etape 3 : Déterminer le bon interlocuteur à approcher
Opérationnel vs Administratif ! Ne pas se tromper de cible 🎯 .
✔️ Tu es une entreprise de travaux ➡️ Recherche les noms des équipes de maîtrise d’oeuvre sur un marché qui vous intéresse. C’est le maître d’oeuvre qui est chargé de réaliser l’analyse des offres pour le compte de l’acheteur public. Si tu le connais et a déjà travaillé avec lui, contacte le et rappelle lui dans quelles circonstances vous vous êtes rencontrés. Bien entendu encore faut il que cela ce soit bien passé 😅.
✔️ Tu es une entreprise de service ou qui vend des fournitures ➡️ Vérifie s’il y a un service achat dans la structure.
Si ton savoir faire entre dans le champ de compétence du service achat ! C’est bingo ! Un service achat par définition est à la recherche des bons fournisseurs pour les besoins de sa structure. C’est vrai dans la sphère publique comme pour la sphère privée d’ailleurs.
Ce n’est pas le service utilisateur final mais un « intermédiaire » (un service support) qui sera plus sensible à trouver du « sang neuf » qu’un service opérationnel par exemple. Pourquoi ? Parce que, à mon sens, un service opérationnel ou service prescripteur ou service métier, quelque soit son appellation, veut surtout ne pas être « en🤬….quiquiné » sur le chantier ou plus largement lors de l’exécution du marché.
Par conséquent, si les entreprises habituelles et habituées répondent ! C’est no problem pour lui ! Et même si cela signifie que peut être il paie plus cher.
Parce que, autant se le dire tout de suite, entre entreprises aussi, on se parlent voire parfois on s’entend et le client final n’est pas toujours le gagnant. Par conséquent, un imprévu, une nouvelle entreprise qui se positionne et bouscule un peu le paysage habituel et ça peut matcher. Elle peut remporter le marché, façon « petit grain de sable« .
« Rien ne ressemble plus au cynisme que la clairvoyance ». François Mauriac
❌ Dans tous les cas, ne contacte pas le service appelé marchés publics ou commande publique. C’est souvent l’adresse ou le contact le plus facile à trouver mais malheureusement , tu « transformeras » rarement l’essai.
Ce type de service est composé en principe de juristes et, qu’on se le dise, un juriste, c’est pur ! 😇 Ça respecte les règles car son boulot est de veiller à ce qu’elles soient appliquées par tous et surtout par lui, exemplarité oblige.
Par conséquent, contacter un juriste pour lui demander de le mettre en relation avec un opérationnel ou un acheteur qui traite de tel sujet cela revient presque à lui demander de se faire hara-kiri !
Je caricature 😁 mais on est quand même dans cet esprit. Par conséquent, n’insiste pas. Ce n’est pas la bonne porte d’entrée.
En revanche, si tu rencontres un problème dans l’exécution du marché ou si ton offre est écartée et que tu ne comprends pas pourquoi, c’est bien auprès d’un tel service qu’il faut toquer.
Ce service est un peu considérée en interne comme vis à vis de l’extérieur comme une tour d’ivoire : la tour de Raiponce mais sans les cheveux qui peuvent te permettre de grimper 🤣. Comme, je te l’ai dit plus haut, eux, c’est des purs (oui oui j’ai été pendant des années la chef des purs 😇).
En interne, en revanche, bizarrement ils sont plus vus comme des « casse-🤬… nouilles ». Mais peu importe, l’important est que si tu détectes un dysfonctionnement suffisamment important qui pourrait « gêner » l’image, donner prise à un contentieux, faire perdre du temps à l’acheteur public ou le mettre dans une position inconfortable, tu vas avoir tooooooute l’écoute de ce service. Il est là pour minimiser les vagues et peut être un allié.
Donc ne le prend pas à « rebrousse poils », expose les faits, rappelle la réglementation et demande s’il n’y a pas … »comme un problème ».
Tu fais, bien entendu, un écrit.
Si la consultation est en cours, tu peux passer par le profil acheteur (site de dématérialisation) de l’acheteur public .
Sinon, un courrier recommandé au « dirigeant » , ça fonctionne toujours.
Etape 4 : Etablir sa Stratégie d’approche
L’objectif est de se renseigner sur les attentes qu’a l’acheteur public sur ses fournisseurs , La qualité fournisseurs ils adorent ça.
Récupérer des informations te permettra de mieux répondre et te démarquer.
Savoir comment est organisé l’acheteur, quel service commande quoi, à quelle fréquence, quelles sont les caractéristiques des marchés lancés. Par exemple, si l’acheteur lance souvent des consultations où le timing est serré, Il faudra prévoir dans ton mémoire technique la possibilité de renfort des équipes afin de garantir le délai contractuel.
Alors, la grande question est bien sur le COMMENT ? Mais une autre vient rapidement après et elle ne doit pas être négligée. La question est QUAND établir ce contact.
Comment récupérer ce type d’info et établir sa stratégie ?
Tout d’abord, tu n’as pas besoin de connaitre tout l’organigramme de la structure mais uniquement le ou les services dont les besoins correspondent à ton savoir faire.
Un 1er moyen « en sous-marin » consiste à te faire une petite base de données sur les acheteurs publics que tu vises grâce à :
- la « publication des données essentielles » alias….💥l’arme fatale 💥
- des alertes ciblées sur les consultations correspondants à ton savoir faire
- les caractéristiques « de fond » des marchés peuvent être répertoriées en 3 tendances:
- délai d’exécution serré (voir cohérence prestation /délai imparti – art. sur pénalité de retard ➡️ accent sur les délais
- rapports périodiques, réunions, organisation de contrôle qualité, points d’étape, contrat de progrès➡️ accent sur la qualité « administratif » (satisfaction client interne : zéro ennui grâce à la traçabilité imposée par le contrat)
- pour les marchés de travaux : organisation pour assurer « zéro réserve », organisation GPA (Garantie de parfait achèvement) ou pour les marchés de services : mesure de la réactivité d’intervention en fonction des problèmes et/ou de la commande, mise en oeuvre du devoir de conseil/ force de propositions pour trouver des solutions ➡️ accent sur la qualité opérationnelle (satisfaction client final)
Ce moyen est le plus sûr mais va nécessairement demander un peu de temps puisqu’il va falloir prendre connaissance des marchés et les traduire en « tendances ». Il est néanmoins très efficace et ta base de données peut être construite au fil de l’eau et complétée chaque fois que tu réponds ou t’intéresses à un marché. Un simple tableau excel suffit. Il te servira également à suivre les marchés récurrents qui arrivent à échéance afin de savoir quand contacter l’acheteur public. Il pourra également contenir plein d’autres informations utiles mais
🤫,ça c’est dans la formation !🌟
🌟Je donne la « trame prête à emploi » en formation et on l’adapte à ton entreprise ensemble. Si tu es intéressé, contact moi.🌟
Un 2nd moyen « plus frontal » consiste à contacter la personne déterminée en étape 3 (l’un n’empêche pas l’autre, bien évidemment).
Un bref rappel,
En marché de travaux, privilégie les maîtres d’oeuvre et si tu as déjà travaillé avec eux, ce n’est que mieux. Un maître d’oeuvre a en commun avec l’acheteur public qu’il veut une exécution du chantier fluide. Son dada, c’est la créativité, la conception, faire en sorte que ça fonctionne. La mise en oeuvre c’est juste démontrer que son projet fonctionne pour les coûts annoncés si possible. Par conséquent, s’il est convaincu que tu es la bonne personne pour réaliser son chantier, tu as déjà fait un bon bout de chemin. Le reste c’est l’étape 5, de la méthode et ne pas faire le grand écart entre le discours (qui s’envole) et les écrits (qui restent et sur lesquels ton offre va être évaluée, comparée et à terme choisie ou écartée.
Contacte le service achat. Il sera toujours plus enclin à trouver du sang neuf que les services opérationnels. Les services achats peinent souvent à trouver leurs places dans les organisations publiques. Ils sont souvent vu en interne par les services opérationnels comme des « concurrents ».
Grâce à leurs savoirs faire techniques (connaissance du tissu économique, sourcing permettant d’identifier les fournisseurs en capacité de répondre aux besoins, évaluation des fournisseurs, benchmark sur des segments d’achat déterminés), ils mettent souvent un coup de pied dans les fourmilières et permettent de faire évoluer les pratiques internes. Selon les structures, la décision de prise en charge des besoins par le service achat ou par le service opérationnel se fonde sur différents facteurs comme par exemple :
- Mutualisation du besoin entre plusieurs services et coordination par le service achat
- Exécution difficile du marché précédemment lancé par le service opérationnel et changement de mains pour la relance avec refonte du cahier des charges
- Achats jugés stratégiques
Il y a également des termes qui feront mouches à coup sûr : RSE – service client /gestion des réclamations clients – innovation – adaptation client…
Par conséquent, si tu te positionnes sur ces items, tu intéresseras forcement car ce sont des notions qui sont inscrites dans la feuille de route des services achats comme axes de développement. Pour exister et se développer ils doivent pouvoir mettre en avant le travail réalisé : la mise en place de cotation fournisseurs – le pourcentage de fournisseurs « labellisés » RSE – participation à l’achat innovant avec la conclusion de x marchés etc mais aussi acheter mieux pour un prix juste et raisonné.
Quand on écoute les donneurs d’ordre publics ou parapublics, ils se plaignent de leur taux de concurrence. C’est à dire du trop faible nombre d’entreprises qui répondent à leurs marchés et donc de leur manque d’attractivité !
C’est là que l’on voit que les services achats et les services opérationnels n’ont pas tout à fait les mêmes objectifs :
- Le service achat challenge les entreprises pour qu’elles répondent s’il estime qu’elle est en capacité de le faire. Cela permet d’augmenter le taux de concurrence et donc l’attractivité que représente la collectivité vis à vis des concitoyens « entrepreneurs ».
- Le service opérationnel n’est pas dans le même trip : plus il y a de réponse plus il a de travail d’analyse. Idéalement 3 réponses par marché c’est parfait pour comparer les offres entre elles. Cela équivaut à moins de temps d’analyse et donc un commencement du marché plus rapide. De plus, 3 candidats c’est juste ce qu’il faut pour ne pas avoir trop de questions sur le pourquoi si peu de réponses? Avez vous solliciter les entreprises pour qu’elles répondent ? etc.
Car oui, l’acheteur public peut solliciter les entreprises qu’il connait à répondre. Elle va le faire avec celles avec qui les précédents marchés se sont bien passés. C’est totalement légal du moment que cela se cantonne à contacter les entreprises en leur indiquant qu’on lance une consultation qui correspond à leur savoir faire et qu’on compte sur eux pour y répondre.
L’objectif est d’entrer dans ce cercle informel des entreprises qui sont appelées par l’acheteur public.
C’est encore plus le cas quand le seuil en dessous duquel la mise en concurrence n’est pas obligatoire est relevé à 40 K€ voire 100 K€ pour certains marchés pour une période limitée pour relancer la croissance.
Par conséquent, ta mission si tu l’acceptes est de faire les efforts qu’il faut pour entrer dans le sérail et y rester. Donc pas de promesses intenables, de grands écarts irréalistes.
Le service opérationnel émetteur de la demande n’est néanmoins pas à négliger pour autant. C’est lui qui connait le mieux son besoin, sait ce qu’il ne veut plus en se basant sur les écueils passés. il a l’expérience et c’est lui qui analyse en principe (sauf s’il a un intermédiaire externe (Maître d’oeuvre , AMO (assistant à maître d’ouvrage) ou interne (service achat). Dans tous les cas, il est intéressé au choix final.
Le problème est qu‘en principe, en cours de consultation, les services internes de l’acheteur public ne te lâcheront aucune info sur le marché auquel tu penses candidater. Et pour cause, l’égalité de traitement entre les candidats impose que le même niveau d’info soit donné à l’ensemble des candidats. Par conséquent, toute demande de contact faites en cours de consultation est vouée à l’échec. C’est encore plus vrai si c’est un 1er contact.
Parce que oui, derrière l’acheteur public, il y a des humains et quand on se connait pour avoir déjà travaillé ensemble et bien travaillé ensemble, on peut imaginer que la réponse peut être différente du type :
« tu sais qu’en principe (le revoilà), je ne peux pas échanger sur ce dossier car une consultation est en cours maaaiiis… je vais être très attentif à l’organisation qu’on me propose car sur le dossier tartampion ça m’a coûté cher etc « (accent organisation opérationnelle).
Néanmoins, pas de panique si tu es en cours de consultation et n’a pas pu établir de contact avant chez l’acheteur public. Ce que t’aurais dit l’acheteur public, dans mon exemple, tu peux le retrouver en partie dans le RC (règlement de la consultation). Le poids du sous critère « organisation et moyens humains et matériels mis en oeuvre » devrait représenter une forte pondération.
Ce qui nous amène à la question suivante.
Quand établir ce contact ?
Avant le lancement d’une consultation ou après l’attribution d’une consultation sur laquelle tu t’es ou tu aurais pu te positionner.
On en revient au tableau excel sur les marchés cibles.
Sur les marchés récurrents, le timing est plus ou moins connu.
- En procédure formalisée, il faut compter 6 mois de préparation avant la date de commencement du nouveau marché
- En procédure adaptée, ce délai de préparation est ramenée à 4 mois.
Ce délai correspond à des délais internes au cours desquels les services ajustent leur besoin, le redéfinissent si nécessaire afin de tirer les enseignements du précédent marché. Par conséquent, tu dois contacter l’acheteur public 7 mois avant dans un cas et 5 mois avant dans l’autre. C’est là où tu auras le plus de chance d’être reçu ou écouté.
Etape 5 : Etablir le contact
❌ L’objectif n’est pas de se présenter et de dire « je sais que vous allez prochainement relancer le marché bidulle et je suis la personne qu’il vous faut ».
✔️ L’objectif reste de te présenter.
1 – Indique les prestations que tu as déjà effectuées pour des particuliers, des entreprises privées voire d’autres structures publiques.
2 – C ‘est la que tu places ta stratégie d’approche, ce que tu as pu constater en » tendance forte » de l’acheteur public. Tu indiques par exemple que tu es particulièrement soucieux de blablabla, que tu as eu x résultat, les difficultés que tu as su gérer [ en réponse à la tendance toujours].
3 – Tu poursuis en précisant que tu n’as jamais encore eu l’opportunité de travailler pour l’acheteur public et tu souhaiterais savoir qu’est ce qui est une bonne entreprise pour lui. L’ordre est important car si tu places la tendance après cette question, tu vas juste pouvoir dire, je suis d’accord avec ça et ça tout le monde peut le faire. Ta stratégie d’approche est du coup réduite à néant…
4 – Tu conclus que vous êtes en phase et avez une même approche de l’exécution du contrat (travail bien fait, recherche de solutions, partenariat etc )
5 – Tu lui demandes s’il y a des consultations à venir qui pourraient vous permettre de travailler ensemble ➡️ Stratégie gagnant gagnant.
Tu ne demandes pas du boulot, tu lui vends ton expertise, une approche commune
6 – C’est là qu’il devrait de dire que justement il travaille sur un dossier à venir et lâcher des info précieuses, voir échanger avec toi sur les meilleures solutions possibles. Il entame un « sourcing improvisé » et c’est là que tu dois briller.
L’important est de ne pas trop en faire et être réaliste. Inutile de dire que tu sais faire le grand écart si ce n’est pas le cas, ce n’est surement pas obligatoire pour exécuter un marché public et en plus ça peut faire mal 🤣.
Etape 6 : On y est ! y’a plus qu’à… répondre au marché public
La réponse administrative avec tout son folklore.
Alors, autant le dire tout de suite, tout ce que tu as fait jusqu’à présent ne sert pas à grand chose si tu ne sais pas répondre à un marché public.
Répondre à un appel d’offres n’a rien à voir avec faire un devis valable 30 jours avec une demande de bon pour accord à apposer sur le devis en cas d’acceptation.
L’objectif final reste le même : obtenir l’accord du client au prix proposé mais le chemin est … plus long et sinueux, une route de montagne qui a son charme quand on a l’habitude de la prendre.
Donc, si tu découvres juste les marchés publics, le formalisme et la paperasse vont sans doute de faire fuir. Réaction normale. Bonne nouvelle ! Le contraire aurait été étonnant 👽.
Maintenant, rappelle toi, la première fois que tu as fait du vélo ou du ski ? Peut être t’es tu dit que à pied c’était pas si mal finalement 😁.
Et puis, tu as vu les autres y arriver, ils avaient l’air d’apprécier les sensations. Du coup tu as persévéré et sans doute que maintenant c’est du domaine de l’acquis. Tu maîtrises et tu y prends plaisir.
Et bien, [oui oui je fais faire le parallèle, je vais oser], répondre à un marché public, c’est pareil. Ça parait insurmontable au premier abord (trop de règles, de documents, de jargon, devoir se justifier sur tout)… Bref, les particuliers ou les boites privés c’est pas si mal finalement.
Et puis il y a des concurrents qui décrochent des appel d’offres, parfois de gros contrats qui leurs permettent de se développer, d’embaucher et donc pouvoir prétendre à de nouveaux marchés. Magouilles ? Copinage ? Probablement pas dans la trèèès grande majorité des cas.
Mais, dans tous les cas, ils ont dû apprendre à répondre à un marché public. C’est un passage obligé.
Remporter un marché public n’est jamais un coup de chance, c’est de la méthode.
Pour acquérir cette méthode, tu as 3 possibilités :
- # 1 – Apprendre par toi même.
Internet regorge d’informations sur le sujet. Tu as bien sur les sites institutionnels mais également des sites de vulgarisation de la matière comme celui ci. Ce site a pour vocation première de rendre accessibles les marchés publics au plus grand nombre d’entreprises. Je n’aime pas l’idée que les marchés soient « réservés » aux entreprises disposant de ressources internes dédiées à la réponse aux appel d’offres. Ça te prendra plus de temps. C’est le « try and review ». Tu tentes, tu apprends, tu ajustes.
Au bout du compte cela va t’ouvrir de nouvelles perspectives et [oui, je persiste], de nouvelles sensations :
-
- Satisfaction personnelle (être sorti de ta « zone de confort » qui est ton cœur de métier et voir le résultat quand tu décrocheras ton premier marché)
- Développement de ton CA (de nouvelles perspectives, de nouveaux clients, plus importants et qui peuvent être fidèles et te contacter pour des marchés inférieurs à 40 k€ par la suite.)
- # 2 – « Faire faire »
Faire appel à un intervenant extérieur pour qu’il te prépare une réponse, à un appel d’offre précis, dans un délai contraint.
Le prestataire récupère tes données, élabore ton dossier de candidature (à 60% réutilisable pour les futures consultation), ton mémoire technique (avec les éléments que tu lui as communiqués) et tu te charges du chiffrage (car ça, personne ne peut le faire à ta place).
Il y a nécessairement des réunions et il faut penser que c’est toi qui fournit les données. Le rôle du prestataire étant plus de les agencer correctement et traduire les attentes de l’acheteur public pour voir comment y répondre au mieux.
- # 3 – « Faire avec »
Faire appel à un intervenant extérieur qui te montre comment trier les info, t’explique pourquoi tu mets en avant telle chose et tait telle autre, t’apprend à lire entre les lignes du dossier de consultation les attentes de l’acheteur public.
La formation est un « entre 2 » qui peut te permettre de gagner du temps et surtout de capitaliser tes connaissances pour être autonome par la suite dans tes réponses aux appel d’offres.
Je peux t’aider si tu le souhaites. Regarde dans la partie boutique, tu y trouveras les formations du moment et également le programme « Accelerator marchés publics »TM
Si tu as envie d’échanger sur les appels d’offres, je mets en place un Groupe Facebook « Les marchés publics en mode Warrior« . L‘objectif est de créer un groupe d’entraide sur le sujet, bénéficier des retours d’expériences des uns et des autres, avoir le regard coté acheteur public sans langue de bois ni blabla, des astuces, de la bonne humeur, en fait tout ce qui peut te permettre le « try and review » et de ne pas rester seul devant ton ordinateur au moment de rédiger ton offre ou d’appuyer sur « enter ».
Donc n’hésite pas à t’y inscrire. C’est un lieu où il n’y a pas de question bête mais que des entrepreneurs qui veulent développer une nouvelle corde à leur arc pour diversifier leurs clientèles et entrer dans le sérail des entreprises appelées par les acheteurs publics 👍.